Covid-19 au Togo/Comment et pourquoi les personnes handicapées sont plus vulnérables

Longtemps marginalisées et victimes d'une inégalité criarde à cause de leur état dans la société, les personnes handicapées ont vu leur situation s’aggraver avec l'avènement de la pandémie à Covid-19. Si les personnes non handicapées sont confrontées à une situation délicate engendrée par le virus, celle des personnes handicapées s'apparente à un véritable calvaire et ce partout dans le monde, en l’occurrence en Afrique et particulièrement au Togo.

Les personnes en situation de handicap estimées à 7,9% de la population togolaise, selon une enquête menée en 2017 par l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques et Démographiques (INSEED) vivent des difficultés particulières par rapport à l’observance des règles sanitaires (port de masque, le lavage des mains, la distanciation sociale) liée à leur statut social ( difficultés de mobilité, manque d’assistance, aides techniques); aux moyens de communication ( manque d’interprétation en langue de signe par exemple) et aux difficultés économiques engendrées par l’état d’urgence décrété pour contrôler la maladie.

"Avec le confinement, la fermeture de certaines écoles, les lieux de culte, les activités commerciales sont arrêtées, les personnes handicapées qui étaient vulnérables sont encore plus vulnérables en matière économique, de communication et de mobilité", confient les responsables de la Fédération Togolaise des Associations de Personnes Handicapées (FETAPH). Généralement les revenus, l’alimentation et autres besoins élémentaires de cette couche de la population, dans plusieurs pays africains dont le Togo, viennent des donations faites par les personnes du troisième âge des États occidentaux (qui ont également vu leurs revenues chutés) ainsi que des ONG et Associations internationales qui sont, elles aussi, confrontées aux difficultés financières, selon les explications des responsables de la FETAPH qui relève aussi les difficultés à bénéficier des mesures de soutien mise en place par l’État (Programme Novissi) pour limiter les effet du COVID sur la population.

Selon la FETAPH, les personnes en situation de handicap n’ont pas, pour la plupart, bénéficié du programme de transfert monétaire initié par le Gouvernement togolais à cause des difficultés à manipuler les téléphones portables, outils nécessaires et incontournables pour se faire enregistrer dans les bases de données du programme "Novissi". Ainsi, les non-voyants, les lépreux qui ont des difficultés pour écrire et lire n’ont pas pu bénéficier de cette aide de l’État togolais, d’après une enquête menée sur le terrain.

La même enquête révèle que ces personnes sont parfois victimes de détournements orchestrés par les personnes auprès desquelles elles sollicitent assistance. Néanmoins, les personnes handicapées ont pu bénéficier, par le biais des associations comme la FETAPH, de quelques soutiens et accompagnement à l’occasion des campagnes de sensibilisation organisées en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers comme la fondation Liliane, la DAHW, la fondation anesvad, handicap international, CBM, Union européenne, le programme de réadaptation physique du CICR et bien d’autre encore.

La FETAPH a également procédé à la distribution de plusieurs dispositifs de lavage des mains, des gels hydroalcooliques, des masques ainsi que des kits alimentaires au profit des personnes handicapées.

Créée en 1990, cette fédération qui regroupe près de 40 associations entend dérouler des projets de résilience à l’intention des handicapés face à la Covid-19.

Pour plus d’informations visitez http://www.togoreveil.com

Repris par Brice P. BANDO, Point focal