Kinésithérapie au Togo : les non-voyants sont-ils meilleurs masseurs ?

S’il n'a pas encore été prouvé que les non-voyants étaient meilleurs masseurs, ils ne sont pas moins compétents que les autres. De nombreux déficients visuels se forment pour devenir kinésithérapeutes. Au Togo, le seul centre de formation des praticiens handicapés visuels dans les sciences de rééducation fonctionnelles, avait reçu notre visite.

Une initiative des sœurs de la congrégation Notre Dame de l’Église,avec un appui financier de l’association italienne Saint François d’Assise, le centre de massage et de rééducation fonctionnelle Sainte Lucie situé à Adjidoadinavait ouvert ces portes au public le 13 décembre 2007 avec en plus de la sections en kinésithérapie, celles relatives à la formation en tricotage,en musique, et en informatique adaptée aux déficients visuels.Aujourd’hui, cette structure de formations professionnelles des personnes handicapées visuelles placée sous la direction de la sœur Delphine Gaffa, religieuse NDE,connait un renommé sur le plan national à cause des soins de qualité rendus par son personnel composé pour la plupart des personnes handicapées visuelles ayant reçu trois ans de formation en techniques de massage et en rééducation fonctionnelle.Ce succès est en grande partie liée à la capacité des non-voyants qui réussissent beaucoup plus dans les activités qui font appel à l’usage manuel. En tout cas, les témoignages ne cessent de nous parvenir quant à l’accueil des patients jusqu’aux soins qui leurs sont administrés.

ce kiné aveugle qui donnait beaucoup de sa personne. Avec moi il était formidable, intéressant, il avait vraiment la pêche. Il avait une prestance, une chaleur humaine, de l’or au bout des doigts. Tout ce qu’il faisait été net et précis. Un tactile que personne n’avait dans cet hôpital. Le fait de poser sa main sur ma jambe pour me mobiliser il savait qui j’étais sans que je lui parle, car un jour on avait échangé de place avec un autre patient il a su reconnaitre qui était qui. J’ai beaucoup de respect pour cet homme car il m’a sauvé la vie. » se confiait à nous Robert, un expatrier français résidant à Lomé.

Même si la pandémie de la Covid-19 avait ralenti le bon déroulement des activités au centre de massage et de rééducation fonctionnelle Sainte Lucie à cause de la baisse de la fréquentation, ceux qui y passent leur temps pour se soulager d’un mal ou tout simplement pour le maintien de leurs formes physiques, ne cessent d’apprécier le dévouement des hommes et des femmes entièrement disponibles à leur satisfaction.

LOGOVI Jean-Pierre,pour Proadiph Togo