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Niger /JIPH 2020: Le handicap n’est pas un frein

Le monde a célébré le 03 décembre dernier, la journée internationale des Personnes handicapées (JIPH). Des personnes vulnérables le plus souvent marginalisées mais, qui néanmoins continuent de lutter pour leur inclusion socio-économique. Au Niger, elles sont nombreuses les personnes handicapées hommes et femmes à exercer des activités génératrices de revenu en lieu et place de la mendicité.

Si dans les grandes villes le tressage des nattes a disparu, en campagne cette activité est toujours pratiquée. Le tressage de nattes reste un travail féminin. A Madaoua (région Tahoua), elles sont nombreuses les femmes jeunes comme âgées qui développent le tressage des nattes. Malka Moussa est l’une de ces femmes. Mais sa particularité est d’être une personne non voyante.
Devenue ‘’aveugle’’ dans sa tendre enfance, suite à une forte fièvre (qui selon son entourage serait provoquée par la méningite), Malka a grandi dans le noir total. Cependant, ce handicap ne la freine pas dans l’accomplissement de soi. Très tôt, elle va choisir d’être une tresseuse de nattes plus tôt que de se retrouver dans la rue à la mendicité. Munie d’une aiguille et d’un petit couteau, Malka passe ses journées à travailler les feuilles de doum. Un travail pénible qu’elle détaille : « ce métier requiert du temps et surtout de la patience, parce que pour tresser une natte, il faut en amont franchir des étapes, du tri des feuilles en passant par le limage et le tressage qui se fait par lacet. Une fois le nombre voulu de lacets tressé, l’on passe à la teinture (pour les nattes en couleur), avant de finir par l’assemblage et la couture ». Pour les couleurs (qui se vendent en poudre), le choix se fait au marché. A l’achat, le commerçant lui notifie toutes les couleurs. Très astucieuse, Malka range les couleurs séparément et au besoin elle sait où chercher. Malgré ce dur labeur, cette tresseuse habile fait ce travail avec rigueur et finesse pour des valeurs qu’elle incarne : « Vivre au jour le jour n’est pas facile mais, mais tendre la main est dégradant aussi. Si certains sont compatissants d’autres ne vous considèrent inferieur à eux. C’est pour ne pas subir les humiliations, le rejet ou même le mépris que j’exerce le métier de tressage des nattes. Je tresse de toutes les tailles, les nattes blanches et celles en couleur » précise Malka Moussa.
« Je vends en gros comme en détail. Les prix des nattes varient en fonction des saisons, de la taille et de la couleur. Elles se vendent entre 1000f et 2500. Il m’arrive aussi d’avoir des commandes. Dieu merci je m’en sors. Je subviens à mes besoins et je soutiens les dépenses de la maison » ajoute-t-elle.
Âgée de 26 ans, mère d’une fille de 7 ans Malka est une référence pour sa communauté. Car, en dépit de ce handicap, elle se bat avec courage et persévérance. Toutes choses qui donnent à l’apprécier : « c’est une femme forte, toujours joyeuse. Elle fait bien ce qu’elle fait. Sa volonté à gagner sa vie à la sueur du front, c’est ce que nous aimons chez elle. Elle nous motive tous » soulignent Yacouba Hassane et Zeinabou Abdousalam, des proches. A l’image de Malka, plusieurs personnes handicapées pratiquent des AGR qui doivent être soutenues car pouvant contribuer à la lutte contre la mendicité, le désœuvrement et la délinquance, tous, facteurs de pauvreté et de sous-développement.

Bissoundi Zeinabou pour la FNPH

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