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Niger/ L’histoire d’une vie: Rakia Daouda

<< Je m’appelle Rakia Daouda, j’ai 24 ans. Je suis issue d’une grande famille polygame. Je suis une personne de petite taille ayant aussi une bosse. Je suis née comme telle. J’ai commencé à marcher à quatre pattes dès l’âge de sept (07) mois et ce jusqu’à neuf (9) ans. J’ai commencé mes premiers pas à l’âge de dix (10ans).

Lorsque j’ai pu marcher, j’ai demandé à ma mère de m’inscrire à l’école. Elle était d’avis mais mon père s’y opposait. Il craignait qu’une fois à l’école je ne souffre, parce que pour lui, les autres enfants vont passer tout le temps à se moquer de moi, à me faire tomber et donc à me blesser, vue que mes pieds n’étaient pas affermis. Mais j’ai insisté demandant à mon père de m’inscrire, il a beaucoup résisté et finalement il s’est résigné. Et un matin tandis qu’il était au travail, un de mes cousins m’a prise pour m’amener à l’école afin de m’y inscrire. Mon entourage me croyait incapable mais je me défendais à chaque fois en disant que je peux. Au début la famille était trop protectrice car tous les jours il y avait quelqu’un pour me déposer et me reprendre à la descente. Par la suite je partais en compagnie de mes camarades, même si je mettais un peu plus de temps qu’eux. Il m’arrivait d’être en retard mais j’étais toujours acceptée en classe.

Le handicap n’a pas été un facteur de renfermement sur soi ou un motif de rejet par ma famille. Nous sommes plusieurs dizaines d’enfants issus du même père et je suis la seule qui ait une malformation, cependant chacun se retrouve. Chacun connait sa place et le respect mutuel et la considération réciproque ont toujours été le credo de la famille. Après mon parcourt au primaire et au collège, en 2020, j’étais candidate au baccalauréat, mais je n’ai pas réussi à passer. ‘’Chaque chose en son temps’’. Donc en attendant j’ai appris à coudre et à tricoter au centre des personnes handicapées de Tibiri. Et c’est dans ce centre que je vais rencontrer le programme Voice à travers le projet festival inclusif qui m’a donné la chance de perfectionner ce que j’ai appris en couture. Aujourd’hui grâce à ce projet je m’en sort bien, même si le bac ne marche pas, je ne serais jamais une charge pour quelqu’un. Je m’apprêté à fonder un foyer et je peux sans risque de me tromper affirmer que le projet festival inclusif du programme Voice est d’un grand bénéfice pour moi.

J’ai été formée et je transmettrais cette connaissance à la jeune génération. Dieu merci je suis déjà un modèle de confiance en soi au-delà du handicap pour les jeunes handicapés. Aujourd’hui, ma mère n’est plus pour voir le fruit de son travail, mais je reste convaincue qu’elle fière de moi, là où elle est >>.

Propos recueillis par Bissoundi Zeinabou pour la FNPH

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