Niger/Aissatou Ider, cette mère modèle

Aissatou Ider est une femme handicapée emputée des deux jambes il ya une douzaine d'années lors d'un accident de circulation. Agée de 57 ans, cette mère de 7 enfants originaire de la region de Tillabéri, ne se déplaît pas de cette tragique journée. Il est bien vrai que les souvenirs demeurent et sont souvent accompagnés de grandes émotions. Mais la battante Aissatou n'y prête pas beaucoup d'attention.

<< Le handicap est un don de Dieu, c’est l’une des faveurs qui m’est faite. En vérité, je n’ai pas de regrets pour ce changement brusque qui est intervenu dans ma vie. En effet, avant ce fameux jour, mon quotidien se résumait essentiellement aux tâches ménagères. Mais le handicap a amélioré ma vision des choses >>. Exactement, parce qu’ aujourd’hui Aissatou milite aux côtés de ces paires à la Fédération Nigérienne des Personnes Handicapées de la région de Tillabéri. Ce qui va orienter sa perception et ses ambitions. << J’ai appris dès ma tendre enfance à tisser des ustensiles touareg, une activité que j’ai laissé tomber à un moment de ma vie. Mais lorsque j’ai rejoint la fédération, j’ai réalisé qu’ autour de moi toutes les femmes étaient actives. J’ai aussitôt repris goût autissage des ustensiles et objets de décoration, longtemps abandonné. Je confection des objets de tout genre, grands et petits. Leurs prix varie généralement de 3000f à 25000f. Je prends les commandes de toutes parts >>.

A l’heure actuelle notre Aissatou commence à occuper l’espace public, à se construire une identité notamment grâce au projet festival inclusif qui a identifier le talent de l’artisane. Ce projet lui a permis de sortir de l’ombre et de s’affirmer. Ainsi la brave tisseuse participe aux foires et aux événements d’exposition. << Dieu merci mes articles créent l’admiration et j’arrive à soutenir l’éducation des mes enfants. Merci à nos responsables, au projet festival inclusif et à tous ceux qui nous appuient. Même si nous avons besoin d’être davantage booster pour plus s’affirmer et s’épanouir >>. Réaliser ses rêves ne demande souvent pas de gros moyens.

Aissatou Ider l’a compris et voici ses outils de travail: des feuilles de ronier, des cordes (utilisées pour le tressage des chaises), des protèges-cahiers, de l’aluminium et une grosse aiguille pour le fofilage de la finition. Comme pour dire qu’ il n’y a pas de sot métier, que de sottes gens.

Bissoundi Zeinabou pour la FNPH