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Bénin / Chronique de Manu : Gangrène de notre lutte.

Emmanuel YOROU SONON, Jeune handicapé auditif, indexe la lutte pour la défense des droits des personnes handicapées et ses dessous.

Depuis des décennies, nous luttons pour nos droits, les plus élémentaires. Malgré des avancées notables, les signaux sont toujours au rouge et nous nous épuisons dans d’éternels recommencements. Une triste réalité qui trouve justifications dans nos immuables pratiques transformées en valeurs cardinales.

Une observation attentive et une petite réflexion, permet de citer sans prétendre être exhaustive, les pratiques qui gangrènent notre noble lutte.

1- mentalité de super aîné
Il est fréquent, qu’on rappelle aux jeunes, la valeur de leurs opinions comparé à ceux des personnes plus âgés qu’eux. Cet état de chose nous éternise dans des débats creux sinon subjectifs. Dans ce cas, Insister donne droit à l’exclusion. On t’assomera par : la prochaine fois, on ne veut plus de toi ici. Ainsi pour avoir contredit un aîné , tu a rendu inutile tous tes atouts. On t’écarte chaque fois et toutes les fois.

2- les gains
La majorité voit dans la lutte, des sources de revenus. Le constat est amère. On abandonne , ateliers, boutique, champs... pour transformer les rôles des membres des bureaux de nos associations, et fédérations, en métiers rentables. Éternels présents dans les ateliers de formations et autres, avec le seul soucis, des perdiems et primes qui leur permettront de régler le loyer, la popote et même les besoins des bureaux. Ça marche ! Sinon les trous dans les rapports financiers sont faciles à boucher. Nous sommes experts dans le domaine...
Je tombais des nuées lorsque me préparant à participer à un atelier, je reçois le message du président de notre association m’informant que je ne suis pas programmé pour la phase 2 alors que c’est la suite de la phase 1 que j’ai suivi pour le compte de l’association. La capacité de suivre et rendre profitable les acquisitions n’est aucunement la raison qui motive cette décision. C’est plutôt le fait que j’ai pris perdiems et que je devrais permettre aux autre d’en jouir. Le comble, on ne choisi pas une personne apte mais celui qui a de besoins plus pressants cette anecdote est illustratif de ce qui est dit plus haut.

3- les projets fictifs et irréalistes
...il faut trouver une idée "rapide" pour épuiser les ressources mises à disposition par les partenaires financiers pour ne pas retourner le réliquat. Ça pourrait servir à dépanner les membres du bureau... Voilà souvent des non sens que nous adulons au mépris des lignes budgétaires pré-établis et qui ont convaincus le bailleurs. Tant pis si le partenaire pense que ce n’était ni utile ni nécessaire . Tournons la page. C’est nous qui connaissons nos besoins. Trop intelligent !😀

4- L’émotionnel et le sensationnel
-C’est moi le président. Il va me sentir.
-si c’est avec lui je n’irais pas...
-tant que je serais là il ne participera à rien...
- c’est moi qui décide( au mépris des textes bien sûr )...
Tant de propos qui traduisent nos émotions et le soucis de faire dans le sensationnel. Alors pourquoi s’étonner qu’on nous manque de respect ? Le chroniqueur pense qu’on mérite le mépris des décideurs.

5- l’égoïsme et la méfiance
Inviter certaines personnes à une rencontre est synonyme de gâcher l’ambiance prévue et autres. Leur présence ne permet pas certains écarts. Du coup ils sont mis de côté. Rien à foutre avec le plus valu qu’ils pourraient apporter. Voilà une manière de penser et faire qui nous éloigne du but. La fin n’est pourtant pas pour demain. Soit !

6- le favoritisme
Nous le savons tous : le favoritisme est ennemie de l’objectivité. S’indigner ici parce que c’est X et applaudir là parce que c’est Y ou sanctionner ici parce que c’est T et être indulgent là parce que c’est Z est une forme de discrimination. Pourtant nous disons être foncièrement contre.

7- généralisation et marginalisation
Il m’a dit que vous les personnes sourdes êtes comme ça. Des troubles fêtes devant l’éternel qu’il ne veut plus rien à voir avec vous... (audio) parce qu’une personne sourde, aveugle, handicapée moteur... l’a marqué négativement , il faut appeler au méfis des porteurs du mêcme type de handicap. Ça ne s’explique pas. Le seul mot pour qualifier ça est insultant épargnons nous de ça .

8- Nos besoins réduits à la politique des partenaires avec notre bénédiction
Nous sommes réduit à réciter les pensés des partenaires (surtout financiers). Les formations qu’ils jugent bon pour nous est ce qu’il nous faut. Ils connaissent mieux nos besoins plus que nous. Ils ont appris le handicap sur papier dans les universités de renoms ; ce sont des experts... ex : il nous ont apporté spécialisation, on a sauté dedans ; il ont changé et nous ont dit intégration, c’est eux qui ont raison jetons la spécialisation ; l’inclusion, ah oui c’est la meilleure, applaudissons. Le plus ridicule dans tout ça, nous défendons et rejetons avec la même verve. Pas besoin de chercher à savoir si c’est réaliste. Il l’ont dit, c’est le haut niveau, ça dépasse nos capacités d’analyse... Le réveil sera brutal.

9- les éternels membres du bureau, leur indiqués et les "plusieurs casquettes"
Les indispensables comme on les appelle, sont irremplaçables si ce n’est pas eux c’est leur protégés et personne d’autre. Ils sont là depuis 10, 20 , 30 et même 40ans. Éternels présidents, secrétaires trésoriers... Ils changent de positions mais ne sortent jamais du bureau. Leurs idées sont lois. Parfois ils sont partout. Ils mangent dans tous les râteliers. C’est des seigneurs. N’en parlons pas. Ils ont la rancune tenace et donnent des coups avec dextérité. Pathétique. On en souffre mais on ne peut rien faire...

10- mépris des règles de représentativité et manque d’équilibre
Des bureaux sans des types d’handicap ( les besoins spécifiques peuvent attendre) . On généralise tout oubliant que si une personne aveugle a besoin de canne blanche ou de guide, il en est tout autre pour une personne sourd qui a besoin d’interprète ( et non être remplacé par une personne qui travail avec lui). Triste qu’on doit encore nous expliquer cela pour convaincre de la nécessité d’avoir des bureaux hétérogènes et équilibrés. Parfois faire semblant en choisissant des membres inutiles , manipulables à souhait pour avoir le véto...

Somme tout, le chemin est encore long. La victoire n’est pas pour demain. Une révolution s’impose et ce n’est pas par plaidoyer. J’ai dit.

Emmanuel YOROU SONON, Jeune handicapé auditif indépendant.

Publié par SALAHOU YEKINI Abdoul-Wahab

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