Dépasser et surpasser son handicap

Même si elle est pratiquée par d'autres couches de la société, la mendicité a longtemps été attribuée aux personnes handicapées. Raison pour laquelle les OPH mènent une lutte sans merci contre la mendicité des personnes handicapées. A cet effet, au Niger, des sensibilisations sont menées aux quatre coins du pays et ce à tous les niveaux. Des sensibilisations qui, il faut le reconnaître, portent leurs fruits.

Même si des efforts restent à fournir, nombreuses sont les personnes handicapées qui ont pris le ferme engagement d’abandonner la mendicité et de se réinsérer dans la communauté une facon de dépasser leur handicap. Ainsi, dans ce petit lot de "bon exemple", Ouhoumoudou Indi. Un jeune handicapé locomoteur âgé de 25 ans, originaire du département de Tchintabaraden (région de Tahoua).

Comme tous les autres enfants de son de son entourage, Ouhoumoudou Indi fut inscrit à l’école quand il eut l’âge. Mais très tôt il va abandonner les bancs à cause de la discrimination basée sur son handicap. Il sera en effet méprisé et maltraité parce qu’il n’est pas vu comme ses paires. A partir de la 2ème année du primaire il va donc quitter l’école. Peu de temps après, il se verra emporter par le vent de la mendicité. Plusieurs années vont passer, mais Ouhoumoudou finira par accepter que seul le travail libère l’homme.
Aussitôt cette prise de conscience faite, le brave Ouhoumoudou va entreprendre avec l’élevage de la volaille. De l’élevage de la volaille, il va atteindre l’élevage des caprins et au finish il s’achète un ane et une charrette. Entre temps son entourage va lui proposer la mendicité au Maghreb où parait-il, ce serait une bonne affaire. Le milieu étant favorable à la mendicité. Mais heureusement, le consciencieux entrepreneur va utiliser sa charrette pour gagner sa vie. Tous les dimanches, jour du marché de Tchintabaraden, Ouhoumoudou met sa charrette à profit en transportant des marchandises. Les autres jours de la semaine, il transporte de l’eau ou des briques pour les chantiers en construction.

Bref, pour ce jeune persévérant, le travail ne manque guère. Grâce à son courage, il est admirablement vu dans son village. Aujourd’hui, Ouhoumoudou est marié et mène une vie calme et paisible. Pour son entourage il demeure un modèle à calquer.

Bissoundi Zeinabou pour la FNPH